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Les vins de l’AOC Cahors, l’expression d’un patrimoine vivant

Les vins de Cahors ont grandi sur les terrasses surplombant les méandres de la rivière Lot ou sur les Causses arides du Quercy.

Enracinés dans un ensemble de terroirs sophistiqués, ils sont l’expression d’un patrimoine vivant, combinaison d’un triptyque unique : un vignoble à forte identité, un cépage emblématique (le malbec, dont on explore aujourd’hui toutes les facettes), une appellation portée par des vignerons qui, avec l’expérience de l’âge comme avec la fougue de la jeunesse, ont su renouveler et élargir la palette des styles.

Cahors, un vignoble historique animé d’une folle énergie

Suivant la rivière Lot, affluent en rive droite de la Garonne, sur près de 60 km de long, le vignoble de l’AOC Cahors, qui embrasse la ville éponyme, s’établit à mi-chemin de la Méditerranée et de l’océan Atlantique, sur les premiers contreforts du Massif central. Il fait partie des terroirs du Sud-Ouest, foisonnante mosaïque de paysages accidentés aux cépages souvent endémiques. Cahors en est un peu l’archétype avec ses paysages torturés et un cépage tellement emblématique : le malbec. Mais Cahors aujourd’hui, vignoble à la fois franc-tireur et respectueux de son identité, c’est aussi une énergie folle qui donne vie à des vins s’inscrivant dans une étonnante variété de styles.

Sa situation géographique déjà, au point de rencontre de toutes les influences climatiques, atlantiques, méditerranéennes et continentales, prédisposait Cahors, ce vignoble ancien, à la singularité. Une propension à l’originalité qui s’est aussi entretenue par le culte d’un cépage foncièrement identitaire, le malbec, et par un véritable fatras géologique en guise de sous-sols. Mais à trop s’habituer à ce que la nature ou l’histoire nous ont donné, on le banalise parfois. L’histoire récente de Cahors est donc aussi celle de deux réappropriations : la réappropriation de toutes les facettes du malbec, un cépage finalement très espiègle, d’une part, et la réappropriation de la notion de terroir d’autre part. Avec, en conséquence, une production qui a évolué vers un éclectisme voulu.

Les goûts du malbec

Voilà une quinzaine d’années, les vignerons cadurciens ont commencé à varier leurs façons de travailler le malbec. Aux grands anciens, qui ont gardé et approfondi la maîtrise des longs élevages en bois donnant des vins très profonds, s’est ajoutée une nouvelle vague, souvent formée par des enfants de vignerons et des nouveaux venus. Poussant le malbec sur les chemins de traverse, on leur doit des profils de vin différents, qui jouent sur les élevages (béton, amphores, foudres). Tout naturellement, l’étendue des styles s’est étoffée, la production mêlant cuvées alternatives et références de haute volée, vins prêts à boire et vins de grande garde, vins gourmands et vins complexes. Dans le même temps, l’appellation, au niveau syndical, s’est mise à ouvertement revendiquer l’originalité de son cépage emblématique, gagnant ainsi une aura particulière en France comme à l’étranger. Depuis 2007, la mention « malbec » est présente sur les étiquettes des vins de l’appellation.

Un enchevêtrement de terroirs

De la même façon que chacun s’attache aujourd’hui à dompter le malbec selon ses envies et convictions, chacun s’efforce désormais de préciser le potentiel du terroir qui est le sien. Car si la socio-histoire du vignoble tend à montrer que la dualité formée par les Terrasses d’un côté et les coteaux et plateaux du Causse de l’autre est un cadre structurant pour les dégustateurs de toutes les époques, les études sur le terroir sont finalement assez récentes. Et si elles confirment que Cahors  est bien scindé en deux grands ensembles de terroirs aux soubassements géologiques  absolument uniques (alluvions sur les Terrasses s’étageant au-dessus de la rivière, calcaire sur le Causse), elles montrent aussi que le vignoble recouvre une infinité de nuances résultant des accidents de sols, des différences d’altitudes, des effets de proximité (avec la rivière notamment) ou des expositions particulières. Cahors constitue donc une sensationnelle mosaïque qui, couplée avec la diversité des approches du malbec et la curiosité propre aux nouvelles générations, ouvre le champ des possibles de façon incroyable, entraînant une heureuse émulation au sein du vignoble.

Carte de l’AOC Cahors

Carte AOC Cahors

Le malbec, cépage emblématique

Cépage Malbec

Origine

Cahors

Synonymes

auxerrois, cot, plant de Cahors, pied de perdrix, noir de Pressac…

Caractéristiques

donne des vins veloutés, marqués par des notes de fruits rouges et noirs (cerise noire, mûre, prune, myrtille, cassis, réglisse…), les arômes floraux (violette) et les arômes tertiaires (cèdre, cuir, cacao…)

Le cahier des charges de l’AOC Cahors autorise uniquement trois cépages : un cépage « principal » et deux cépages « accessoires ».

Le principal est le malbec, cépage emblématique du vignoble qui l’a vu naître. Indissociable de l’identité de l’appellation dont il transcende les différents terroirs, il représente a minima 70 % de l’assemblage d’un vin, mais il est souvent travaillé en monocépage.

Les terroirs de l’Appellation Cahors

Le vignoble de l’AOC Cahors s’organise en deux grands types de terroirs, aux structures géologiques originales : les terrasses alluviales de la méandreuse vallée du Lot d’une part, les coteaux et plateaux calcaires des Causses de Limogne et de Saint-Chels d’autre part.

Chacun de ces ensembles recèle en lui-même une variété de nuances, laquelle, de mieux en mieux documentée, favorise une diversité des parti pris stylistiques. Cela rend grâce aux subtilités d’une région qui, selon les agronomes Lydia et Claude Bourguignon, a « de l’or sous les pieds ».

Infographie Terroirs Cahors

Les terroirs du Causse

Près de la rivière, la culture de la vigne y voisine traditionnellement avec d’autres productions, comme le blé, le tabac, les plantes textiles ou autrefois les cultures vivrières. Plus haut, sur des terres parfois très escarpées, peu enclines aux rendements agricoles, elle affronte moins de concurrence et tend à dominer le paysage depuis le XIXe siècle, hormis l’intermède lié à la crise du phylloxera

Altitude : 90 à 250 m.

Climat : un vent sec et chaud remontant du sud au mois de septembre, appelé vent d’autan, achève d’amener à maturité la vendange. Conséquence : les vendanges sont assez tardives.

Sols

Époque : 15 millions d’années.

Composition : 3 terrasses étagées, composées d’alluvions issus du Massif central.

  • la première terrasse (la plus proche du Lot) correspond à des sols jeunes, profonds et fertiles, qui abondent en sables limoneux ; ils donnent des vins aériens, fruités.
  • la deuxième terrasse, aux sols plus minces, est constituée de galets roulés, souvent mêlés d’argile retenant l’eau, favorisant des vins intenses, qui ont plus de structure.
  • la troisième terrasse présente un profil plutôt argilo-siliceux donnant des vins qui combinent fruité et puissance, mais certains sols, proches du Causse, entremêlent des éboulis calcaires (grèzes) qui vont marquer les vins en octroyant finesse et amplitude.

Les terroirs des Terrasses

La culture de la vigne est ancienne sur le Causse mais il s’agit de zones de production qui furent souvent intermittentes, tendant à retourner en friche lorsque la pression sur les terres se rétractait. Elles sont cependant de plus en plus en vogue, car elles favorisent des profils de vin très frais. La mémoire des lieux, définie par la rudesse du climat, la nature sauvage et l’éloignement, en a fait aussi un espace propre au refus des codes et à l’envie d’expérimenter.

Altitude : 250 à 350 m

Climat : la forte exposition au sol, combinée au relatif éloignement de la rivière, favorise une forte amplitude thermique entre le jour et la nuit, entraînant des maturités plus lentes

Sols

Époque : 150 millions d’années (kimméridgien)

Composition : coteaux et plateaux calcaires constitués de pierrailles enrobées d’argile jaune ou rouge

  • les terroirs sidérolithiques sont composés de poches d’argiles ferrugineuses qui amènent un côté sanguin et ciselé au vin, et souvent des notes de framboise.
  • les terroirs de plateau calcaro-marneux produisent des profils de vins caractérisés par beaucoup de fraîcheur et de minéralité.
  • les terroirs calcaires de l’époque éocène et oligocène sont situés au sud de l’appellation dans le Quercy blanc, ils donnent des vins élégants présentant des notes minérales et souvent mentholées.

Informations pratiques

AOC Cahors
Occitanie – Vignoble du Sud-Ouest
Site Internet : vindecahors.fr

Crédit photos : AOC Cahors

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